ENTRETIEN – Kiyémis, « une Afropéenne qui fait du bruit »
Entretien 2 – Poétesse et militante afroféministe française, Kiyémis est la créatrice du blog Les Bavardages de Kiyémis où elle partage ses réflexions, ses opinions sur la justice sociale, les questions raciales, de genre, de classe ou encore la grossophobie. Elle a publié son premier recueil de poésie À nos humanités révoltées en 2018 chez les éditions Métagraphes.
Propos recueillis par Marie-Julie Chalu avec des photos et un teaser réalisés par Gaël Rapon au Jah Jah.
(Paris, février 2019)
Le sous-titre de ton blog « Une Afropéenne qui fait du bruit » reflète ta non-excuse d’occupation de l’espace public, où tu prends la parole, partages tes opinions, tes émotions, quelle a été la nécessité de créer ce blog ? Et en quoi est-il politique ?
Je communiquais beaucoup sur les réseaux sociaux et ma mère me disait qu’il était important d’avoir un endroit où collecter et archiver mes tweets, mes réflexions. Au début Twitter me convenait très bien et puis au bout de six mois, je me suis décidée à ouvrir un blog parce que j’avais des choses à dire et plus d’espace pour développer mes idées. C’était une époque où il y avait beaucoup de choses en anglais et encore peu en français comme les blogs de Mrs Roots, de Many Chroniques. Mais on était peu, je me suis alors dit pourquoi pas. J’étais en plus à un moment, en 2014, où il me semblait important qu’une femme noire s’exprime dans l’espace public, l’espace Internet. J’arrivais à la fin de la mode des blogs mais on n’a pas non plus accès aux médias pour pouvoir tenir une chronique par exemple. Mon format c’est la chronique d’humeur. Sans doute inspirée par Sex and the city (cette série est très problématique par ailleurs), je voulais être une meuf qui raconte une tranche de vie. À partir d’une expérience particulière, je pouvais développer un point de vue. J’étais à la fois influencée par la chronique et par mes études d’histoire. Et il était important pour moi que le savoir soit plus accessible.
Il est politique parce que déjà c’est le point de vue d’une femme noire française. À part Rokhaya Diallo qui donne son opinion dans l’espace public, je n’en connais pas d’autres qui tiennent une chronique ou des articles de manière récurrente dans les médias, du moins j’en connais peu en tout cas.
Il est aussi politique parce que j’adore l’actualité, la politique malheureusement (rires). Malheureusement, parce que c’est angoissant, en plus je suis une idéaliste, ça n’a pas de sens dans le monde dans lequel on est. J’ai des idées qui ne sont pas hégémoniques. Je suis intéressée par la justice sociale. Mon père le lie à ma naïveté mais j’ai besoin de croire dans le bien commun. Quand je ne suis pas idéaliste, je suis apathique et c’est une des pires choses de notre société.
Dans le sous-titre de ton blog, mais aussi dans ta poésie, tu te dis « afropéenne ». Comment as-tu découvert ce mot ? Et quels effets a-t-il a eu sur toi ?
Avant que je connaisse Léonora Miano, je crois que c’est une de mes amies qui l’aimait beaucoup, qui a utilisé ce terme. Il m’a trop parlé. C’est un mot flou, vague, qui veut tout et rien dire. C’est un mot qui n’a pas de contours, qui a des défauts et qui représente le côté « j’ai le cul entre deux chaises, et je ne veux pas choisir, et je ne sais pas choisir ». Il me ressemblait bien.
C’est un mot qui assume la crise identitaire, la fusion, les tensions.
Il y a des tensions en toi. Des tensions de la part des autres qui attendent quelque chose de toi. Des tensions avec les communautés afrodescendantes qui vont s’étonner du mot, avec les Blanc.he.s qui vont parler de communautarisme. Ce mot en fait assume tout ce qu’on vit : les entrechocs, les guerres internes, les explosions, les fissures. Avec mon recueil de poésie, c’est le moment de la catharsis. J’ai l’impression de n’être chez moi nulle part en même temps j’ai envie d’être chez moi partout. On me renvoie à un espace que je ne connais pas, je ne veux pas m’en détacher non plus parce que c’est moi. Je trouve que ce terme est bien pour exprimer tout ça.
D’où vient ton pseudo Kiyémis ?
Il vient du nom de jeune fille de ma mère et de ma grand-mère : Koumiséki. J’ai fait un mélange. Je me suis inspirée de bell hooks qui avait fait la même chose. Moi aussi je voulais témoigner de mon inspiration que j’ai pour ma mère et ma grand-mère. Je m’inscris dans une lignée. Sans elles, je ne suis pas grand-chose. Le combat de ma grand-mère, en tant que femme célibataire, pour emmener ma mère en France dans des conditions difficiles. Elle s’est battue pour que ma mère ait une bonne vie. C’est grâce à des discussions que j’ai eues avec ma mère que j’ai appris la position de la femme noire non reconnue à sa juste valeur. Il était nécessaire pour moi de leur rendre hommage. Mon père aussi, il ne faut pas l’oublier (rires), c’est lui qui m’a inspiré à la politique, il m’a poussé à débattre, à ouvrir ma bouche. J’ai hérité de son caractère mais là c’était pas l’endroit je porte déjà son nom, c’est bon (rires), le pauvre (rires)!
J’aimerais revenir avec toi sur l’importance du festival Nyansapo organisé pour la première fois par le collectif afroféministe Mwasi en 2017. En quoi, selon toi, le festival représente un tournant dans la représentation des femmes noires françaises dans l’espace public ?
C’était la joie, on a respiré. On riait fort. On a exhale ! Tu as raison de rappeler que c’est un événement qui va nous marquer. À ma connaissance, historiquement, il n’y a jamais eu de telles initiatives en France. Il fallait avoir la force politique de résister aux attaques incessantes qui arrivaient de tous les côtés pour en plus proposer quelque chose qui était bien. C’est fou de se dire qu’un festival ait provoqué autant de remous, on n’a pas créé d’armée ou autre. Notamment sur la non mixité, je trouve que c’était de mauvaise foi parce que tout n’était pas non-mixte et même si tout l’était, y a pleins d’évènements où il y a que des Blanc.he.s et ça ne pose pas problème sous prétexte qu’on est en France. Mais en Île-de-France cela me paraît quand même aberrant. Si le festival s’était présenté sous la carte culturelle, même s’il était, il n’y aurait pas eu autant d’attaques. C’est le côté politique et radical qui a vraiment crispé, ça a pris des proportions délirantes. Mais ce n’est pas surprenant.
La volonté du festival Nyansapo est d’être itinérant et de se dérouler dans une ville européenne différente. Y a-t-il une nécessité à créer un mouvement afroféministe afropéen ? Notamment pour marquer la particularité des expériences noires féminines en Europe. Cette itinérance révèle aussi la particularité des mouvements noirs de libération, de création (les mouvements panafricains, la Négritude), qui passe par le lien dans l’éclatement qui fait la diaspora noire.
C’est une bonne idée dans la mesure où on regarde beaucoup les États-Unis et pas beaucoup ce qui se passe chez nous. Notamment parce qu’on a plus accès de par les institutions à ce qui se passe aux États-Unis. Je ne crois pas à la pertinence d’un seul mouvement afroféministe afropéen mais créer des alliances c’est toujours intéressant. Tout simplement parce qu’on a la conscience de faire partie d’une diaspora plus élargie. Quand t’es une femme noire en Europe, il est intéressant pour moi d’apprendre ce qui s’est passé en Angleterre, en Allemagne. Quand j’ai lu May Ayim, c’est comme si elle me parlait et que je lui répondais. Elle avait déjà tout dit dans les années 80 ! Il aurait fallu qu’on ait une bibliographie pour connaître ces héritages. Connaître l’histoire des Noirs de France, c’est forcément connaître l’histoire des Noirs britanniques, on passe alors par les Antilles notamment et connaître l’histoire des Antilles françaises c’est connaître celles des Antilles britanniques.
Comment décrirais-tu ton engagement afroféministe ?
Je me situe dans la diffusion d’idées, j’essaie de faire de la pédagogie à mon petit niveau. J’ai eu accès à des choses par chance et surtout par privilège parce que je fais partie de la classe moyenne. Ma mère m’a poussé à lire l’anglais donc je le lis. Il est donc important pour moi de transmettre à travers mon blog, ma poésie, Twitter. Le savoir académique est super élitiste et s’il est à ma portée, il est à la portée de tous.
Le titre de ton recueil de poésie : « À nos humanités révoltées » fait référence à l’usage de la colère. Ce qu’écrit Audre Lorde sur la colère est inspirant. La colère permet de tisser son moteur. La colère dit nos espoirs, nos envies, nos humanités. Ressentir de la colère est un sentiment tout à fait humain justement. Quel est ton rapport à la colère ?
Il est un peu complexe.
En France, quand tu es une femme ou un homme noir.e, en tout cas une personne issue de l’immigration, tu dois être marrant, sympa, drôle. Tu dois divertir. Tu ne peux pas être en colère, c’est très mal vu. Quand t’es une femme, tu as encore moins le droit de l’être. Donc d’abord, il y a eu tout un processus de légitimation de ma colère, trouver un moyen de l’exprimer, de la valoriser, de la soigner, de l’apprivoiser.
J’en discutais avec ma mère. On se disait que j’étais quelqu’un de très joyeux, d’insouciant. Du fait de leur ascension sociale, mes parents nous ont construit un cadre dans lequel on était un minimum préservé. Aussi, parce que je suis une femme, bonne à l’école, je n’ai pas subi ce que mon frère jumeau a subi comme les contrôles au faciès. C’est un homme noir, assez baraque, pas du tout dans le côté hipster. Il me permet de me rappeler une réalité qui pourrait s’estomper si je suis intégrée à des cadres blancs classiques même si, de toute façon, ce n’est pas trop possible. Lors d’un repas dominical, il raconte qu’il s’est déjà fait contrôlé sept fois dans la même journée. J’ai explosé. Il était résigné. Mon frère, c’est moi. Qu’on le déshumanise de cette façon me rend folle. C’était compliqué de gérer toute cette colère. La chance que j’ai c’est que j’ai des parents qui comprennent tout ça. J’étais insouciante. Ça fait longtemps que je ne suis plus cette personne. Et c’est impossible de le redevenir. Je crois qu’être encore insouciante à 27 ans c’est un privilège de Blanc.he (rires). Ça me manque.
Dans son texte « La poésie n’est pas un luxe » (un extrait de ce texte ouvre d’ailleurs ton recueil) Audre Lorde lie la poésie et nos actions révolutionnaires. Qu’est-ce qu’elle représente pour toi la poésie ?
Déjà, j’ai un processus de validation de mon écrit qui est en cours. J’ai du mal à savoir si j’écris bien, si ce que j’exprime a du sens, si ça touche. J’ai eu la chance d’avoir des éditrices qui m’ont soutenu et qui m’ont donné le champ libre. J’ai eu tout l’espace pour courir en liberté. Je vois la scène c’est mon esprit, je crois (rires) ! J’ai pu ainsi dire certaines choses pour les mettre à distance. Par exemple sur l’insouciance. Ma mère m’en a beaucoup parlé et m’a dit que j’étais souvent en colère et moins joyeuse qu’avant. Et elle le comprend, elle m’avait toujours prévenu que les femmes noires étaient exclues, exploitées, pas considérées ni par les hommes noirs, je ne voulais pas l’entendre au début.
Audre Lorde et May Ayim étaient des poétesses et des militantes. Est-ce que tu lies ta poésie à ta pensée politique ? Dans quelle mesure exprimer tes émotions participe à un projet politique ?
Quand Audre Lorde dit, même si c’est essentialiste, que la rationalité cartésienne est l’héritage des pères blancs, qu’exprimer nos émotions et notre soif de liberté dans la poésie, c’est ce que nos mères noires nous ont légué, je le ressens. C’est pour ça que j’ai choisi Audre Lorde, Nathalie Etoke et Édouard Glissant pour ouvrir mon recueil. Je me rattache à cette tradition où l’émotion et le politique ne sont pas des contradictions. Tu peux porter un projet politique et assumer qu’il soit lié à tes émotions. C’est pour ça que j’ai préféré la poésie à l’essai politique. L’essai politique a des cadres qui ne me correspondent pas. Je suis dans les pas de ceux et celles qui m’ont précédé, qui sont transdisciplinaires. La poésie est le meilleur endroit pour exprimer mon projet politique. La poésie comme pur objet esthétique ne m’intéresse pas.
Tu dis dans une chose marquante dans une interview « Parler de l’oppression des femmes noires c’est parler de l’humanité ». L’afroféminisme est un humanisme. Est-ce qu’Afropea est aussi un humanisme ?
Ça me rappelle une citation de Maboula Soumahoro reprise dans l’Instagram @afropea : « Être noir.e ça peut être aussi vaste que le monde ». Cette phrase est juste magnifique. J’ai rarement entendu une chose aussi belle. Ça me rappelle Aimé Césaire qui dit qu’être noir peut être la base de l’universel. Être afropéen.ne ou considéré.e être en accord avec les principes de l’afroféminisme, c’est être pour une justice sociale, moins ou plus d’exclusions, pour la suppression des rapports de domination, c’est en ça que c’est un humanisme, ça pousse les sociétés humaines à mieux. Être afropéen.ne, c’est déconstruire l’idée d’État-nation qui favorise les conflits, renforce les frontières.
Les personnes afros sont source d’un humanisme autre qui peut être insufflé à toutes et tous.
Je suis tout à fait d’accord. On va être contredit par les personnes qui voient seulement dans la figure de l’homme blanc l’incarnation de l’humanité absolue. D’avoir été dispersé, d’avoir récupéré certaines cultures, d’en avoir créer d’autres, d’avoir créé des choses dans les catastrophes, c’est magique. Le fait que beaucoup de Noir.e.s, ou d’Afropéen.ne.s réfléchissent à comment vivre en dehors de leurs terres natales ou la terre natale de leurs parents, c’est super intéressant.
Il y a pleins de réflexions venant des communautés afros qui peuvent pousser les êtres humains à mieux.
Leur potentiel révolutionnaire est à chaque fois nié par les Blanc.he.s. Je devrais arrêter de dire à des gauchistes blancs qui se considèrent comme révolutionnaires de lire des auteurs noirs africains, américains, européens… C’est leur problème, et je n’ai pas besoin de leur validation. Pour moi il y a tellement de richesses artistiquement, intellectuellement dans ce qu’on a produit que ça me fait dire que leur pensée est incomplète.
Afropea est-elle une afrotopie ?
Je ne pense pas. C’est arrivé dans des circonstances qui ne sont pas géniales. Après on peut y réfléchir mais je ne le vois pas dans ces termes. On a des privilèges par rapport aux visas, on a le passeport français. Malgré toutes les discriminations qu’on peut vivre, on vit dans un territoire où les rapports de force sont favorables à la France Et si on est dans une perspective diasporique, on ne peut pas se mentir sur ça. Ce n’est pas pour minimiser ce qu’on peut vivre mais des personnes meurent dans la Méditerranée. Des fois ce sont des personnes de notre famille très élargie. Dans un texte, « L’internationalisme nègre », je crois, Jeanne Nardal dit que les Afro-latins, qui serait le mot ancêtre d’afropéen, sont le meilleur des deux mondes entre les traditions africaines et les avancées européennes. Selon elle, les Afro-latins seraient l’avant-garde des Noirs dans la diaspora, je ne suis pas forcément d’accord avec ce genre de propos. Le texte n’est pas génial franchement, en terme de conscientisation ce n’est pas top. Après faut rappeler le contexte : ce sont les années 20, elle fait partie d’un milieu bourgeois.
Est-ce qu’Afropea dit une utopie émancipatrice ou dit seulement une situation actuelle ?
C’est une bonne question. Mais concrètement, on tendrait vers quoi ? Il faudrait un transfert des richesses vers le continent africain, les Amériques. Et où on est, nous ?
La question de l’afropéanité c’est la question de l’instabilité. Le mot met une sérénité sur un état qui ne l’est pas du tout.
Comment le construire en utopie ? J’ai une vision cloisonnée du mot. C’est un état qui est temporaire. C’est différent pour les Afro-américain.e.s qui ont été déporté.e.s, qui ont construit des choses au sein de leurs pays, ils se considèrent vraiment comme Afro-américain.e.s. Nous, comme on n’est pas à ce stade, quel est le but ? Construire des choses ici ? Comme cette question pour moi n’est pas résolue, c’est difficile de parler d’utopie.
Françoise Vergès m’a marqué quand elle a parlé lors d’une conférence de la cérémonie du Bois Caïman comme une utopie émancipatrice. Quand t’es dans une situation de domination, ne tendons-nous pas vers l’utopie ?
C’est super intéressant effectivement. En plus on est dans un monde néolibéral qui nous empêche de penser le futur différemment. C’est même mal vu, on considère que t’es un bisounours, un altermondialiste. C’est vrai que si tu ne visualises pas quelque chose de beau, c’est compliqué de continuer à lutter. Ce qui aussi caractérise les diasporas noires en France c’est cette capacité de mouvement, de retour, d’ailleurs, contrairement aux Afro-américain.e.s. Du coup c’est compliqué de construire quelque chose quand tu ne te vois pas même dans le pays. C’est compliqué de construire une utopie. Ça ressemblerait à quoi ? C’est une vraie question.
Je me dis ce qu’est l’Europe, la France est une idée, ça changera sans doute dans quelques siècles.
Bien sûr. Il y a encore des débats sur ce qu’est l’ « Afrique noire » aussi. C’est pour ça que j’aime bien le mot « afropéen » parce qu’il est le sujet des mêmes instabilités, d’une volonté de construction. Ça pose question même pour nous. On construit pour quoi ces archives ? La nation se base sur une histoire commune, est-ce qu’on veut construire une histoire commune ? Il y a là une volonté de stabilisation qui rassure. C’est rassurant de savoir qu’il y avait des gens avant nous qui ont déjà réfléchi à ces questions. Alors, est-ce que dans ce brouillard il y a quand même une espèce de maison spirituelle ? Des fondations sur lesquelles je peux me reposer ?
Tu penses à inscrire les femmes noires dans le futur ? Peut-être qu’elles n’existeront plus parce qu’être une femme noire est un concept, être une femme noire existe par rapport à un contexte socio-historique.
Bien sûr. Quand tu es afroféministe, quelque part, tu inscris les femmes noires dans le futur. Tu agis pour celles de demain. C’est peut-être déjà les inscrire. Peut-être que dans 50 ans, tous ces questionnements seront obsolètes, n’est-ce pas notre but finalement ?
Comme Afropea n’aura plus de sens sans doute.
Je nous le souhaite. Ce seront peut-être plus des critères déterminants. Dans 50 ans, il y a des gens qui viendront nous voir en nous demandant : « Alors c’était comment d’être dans cette société ? Je n’arrive pas à comprendre » (rires). Ça pour le coup c’est une putain d’utopie ! (rires).
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